Qui suis-je ?
Cela fait quelques jours que je sens l’appel de l’écriture arriver.
Par moment cet appel est fulgurant et il se manifeste en l’espace de quelques secondes où je me retrouve à écrire frénétiquement. Et d’autres fois, comme en ce moment, je sens qu’un nouveau texte vient de se mettre en route à l’intérieur de moi, qu’il est en train de maturer. Je n’ai alors aucune idée de ce que je vais écrire, je ne sais même pas quel va être le sujet ! Mais je sens que la créativité de l’écriture est là, que le processus est enclenché et qu’il va donner naissance à des mots déposés sur une page blanche dans les heures où les jours à venir.
Depuis quelques jours donc je me trouve dans ce cas de figure. Comme à mon habitude je ne force rien. J’accueille ce bouillonnement interne de mots non encore nommés ! Je reste particulièrement ouverte à mes murmures internes. Ce matin, je décide de braver le froid et d’aller faire une grande balade au cœur de la nature. Et là au milieu des arbres, je sens la question « qui suis-je ? » pointer le bout de son nez. Elle s’insinue dans toutes mes cellules. Je sens, non je sais, que c’est de ça dont je vais parler dans mon prochain texte. A cet instant je n’ai encore aucune idée précise de ce que je vais écrire sur ce sujet mais ce sera bien cette notion de « Qui suis-je ? » qui sera centrale. En plus, je me dis que la période est plutôt propice à ce sujet. En effet, nous sommes entrés dans la période hivernale synonyme de mort pour mieux se préparer à renaître (il suffit d’observer la nature pour être témoin de ce phénomène) et nous avons vécu un puissant solstice le 21 décembre.
Et puis cet après-midi, avant de me lancer dans l’écriture j’écoute un podcast qui parle de notre liberté et de nos choix (sujet qui me touche aussi beaucoup et que j’aborderai dans les prochains articles !). Bref j’ai trouvé les propos du conférencier très pertinents et sa vibration très juste et authentique. Je décide donc de parcourir sa chaine youtube pour regarder quels sont les thèmes de ses dernières vidéos… Tout une panoplie sur le thème de « JE SUIS » ! Alors là pour le coup j’ai explosé de rire et j’ai trouvé ça dingue.
Après cette longue introduction, rentrons maintenant dans le vif du sujet.
Il y a quelques semaines j’ai eu des pensées qui m’ont traversées et comme souvent je les ai déposées sur papier. Je trouve que ces mots font un très bon préambule à cette question de « Qui suis-je ? ».
Je les avais initialement intitulés « Qu’est-ce que la vie ? »
La vie est un espoir.
Un espoir de faire quelque chose, de devenir quelqu’un.
Un espoir de rencontrer quelqu’un, de fonder une famille.
Un espoir de voir les jours passer et nous offrir du confort, des liens sociaux, une bonne nouvelle, un tendre baiser en rentrant le soir.
Mais si tout cela n’était qu’une illusion de laquelle il nous fallait sortir ? Si tout cela, au contraire, était une fausse piste sur laquelle nous nous engageons sans savoir qu’au fond nous cherchons quelque chose qui est déjà en nous ?
Tant de disciplines, explorées ou non par l’homme, nous permettent d’observer que l’homme porte tout en lui.
Nous avons tous des chemins singuliers. Un chemin qui nous est propre. Mais il nous sert simplement à expérimenter qui nous sommes, pour laisser un peu plus chaque jour émerger l’être parfait que nous sommes. Parce qu’au final, nous venons tous du même endroit et nous rejoignons tous la même destination…
Mais alors « Qui sommes-nous ? »
En thérapie, il existe un exercice intitulé « Qui es-tu ? ». Cela consiste simplement à poser cette question ouverte et à écouter la réponse pendant 15 minutes. Simplement en reposant la même question lorsqu’on sent que la personne se retrouve à court d’idées. « Qui es-tu ? »
Vous serez surpris comment 15 minutes peuvent paraitre très courtes sur le papier mais comment beaucoup de personnes ne savent plus quoi dire après 2-3 minutes. Parce qu’au final il est rare que ce soit une question qu’on se pose. Et quand on nous la pose, que répond-on généralement ? je m’appelle Josiane, j’ai tel âge, je fais tel métier, j’ai tant d’enfants, j’ai été marié pendant 20 ans mais aujourd’hui je suis divorcée… ah oui et mon numéro de sécurité sociale c’est le 2 55 08…
Mais tout ça ne sont que des rôles. Un peu comme une identité qui bien souvent nous a été donnée et à laquelle nous nous identifions. On nous a dit à la naissance qui nous devions être. La société nous propose beaucoup d’injonctions chaque jour…
Dans le podcast que j’écoutais cet après-midi, il était question des structures de domination et de nos choix face à ces structures (un thème bien d’actualité par ailleurs !). Je ne vais pas étayer le sujet ici mais il me semblait important de l’évoquer tant ces structures font partie intégrante de notre société, y compris dans notre éducation qui repose sur le bien opposé au mal et sur le système de récompense quand je fais « bien » et punition quand je fais « mal ». Ce qui développe chez nous une construction identitaire basée sur le regard et le jugement de l’autre et non sur notre nature profonde.
Attention je ne dis pas que ces rôles ne sont pas importants et que nous devons tout envoyer valser ! Être maman, fait partie de nous, de notre quotidien. Tout comme être un mari., etc. Mais il s’agit bien d’identifications et non de notre véritable « Je suis ». Et nous pouvons tout à fait faire évoluer notre façon d’habiter ces rôles en y associant notre nature profonde, notre véritable essence.
Et si nous mettions justement un peu de conscience là-dedans et que nous allions au-delà de cette identification. Si nous essayons d’aller voir au fond de nous qui nous sommes véritablement. Non pas en opposition à notre identité mais en plus d’elle. Nous sommes une femme, une maman, une assistante commerciale, une personne gentille, serviable, un peu colérique… ET AUSSI… à vous de compléter !
MISE EN PRATIQUE
1/ Faire un état des lieux de ses identifications
Commencez par faire le constat de toutes les identifications que vous avez prises.
Pour cela observez-vous. Que dites-vous pour vous présenter à de nouvelles personnes ? Quelles sont les pensées récurrentes qui vous traversent ? Quels jugements avez-vous sur vous-même (positifs ou négatifs !) ? Sur les autres ? Qu’est-ce qui vous met en colère ?
Une fois que vous vous êtes observé plusieurs jours (voir semaines) et que vous commencez à dresser les contours de la carte d’identité à laquelle vous vous identifiez habituellement, je vous invite à repérer les identifications qui ne vous conviennent plus aujourd’hui et à procéder à un petit rituel. Choisissez un endroit dans lequel vous vous sentez connecté à vous-même et en conscience brûler ce bout de papier en disant au revoir à toutes ces choses auxquelles vous vous êtes identifié et dont vous ne voulez plus.
2/ Et maintenant « Qui suis-je réellement ? »
Vous pouvez ensuite faire l’exercice de tout rechoisir.
Prenez une carte d’identité vierge, imaginez que vous vous présentez à des personnes qui ne vous connaissent pas du tout. Imaginez un monde où il n’y a aucun jugement, aucune attente, aucune limite. Un monde où vous pouvez redéfinir ce que vous vous sentez être et laissez votre « Je suis » se manifester. Exprimez ce que vous sentez de vivant en vous. Vous pouvez, par exemple, réinventer votre prénom si c’est ce que vous sentez à l’intérieur !
Pour vous aider, vous pouvez vous demander (surtout pas avec la tête ! Mais avec votre cœur, vos tripes !) : Qu’est-ce qui m’anime ? Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Quelles sont mes valeurs ? Qui ai-je envie d’être ? Qu’est-ce que je veux vivre ? Qu’est-ce que je sens en moi ?
Prenez le temps de laisser murir vos réflexions. Posez-les sur papier. Parlez-en avec des gens avec qui vous sentez accueilli et en confiance pour ce genre de discussion. Observer votre environnement (la nature, vos enfants, votre conjoint(e), vos collègues de boulot…). Observez vos mouvements internes (qu’est ce qui vous met en joie, qui admirez-vous et pourquoi…). Sans aucun jugement. Juste observez. Et reposez-vous régulièrement la question « qui suis-je ? »
Ensuite, si vous voulez aller plus loin, vous pouvez décider qu’à partir de maintenant quoiqu’en pensent les autres (amis, familles, société…), vous et vous seul choisissez de déterminer ce que vous êtes.
Est-ce que vous êtes prêt à paraitre dans l’unique de qui vous êtes ?