
Le rôle des émotions – Comment s’en servir de levier pour répondre à nos besoins ?

Depuis quelques semaines, je vis des montagnes russes émotionnelles assez intenses. L’occasion de plonger un peu plus à l’intérieur de moi pour aller voir ce qui s’y passe, pour aller interroger ces émotions sur ce qu’elles viennent me dire, sur ce qu’elles viennent m’apporter.
Vous savez, on a souvent l’image d’un maitre zen en train de méditer que rien n’atteint et qui garde son calme en toute circonstance. Mais sachez qu’être sur un chemin spirituel ne veut pas dire ne plus ressentir d’émotions. C’est simplement apporter une conscience différente sur ce qui nous traverse.
D’ailleurs beaucoup de personnes que je côtoie traversent également des états émotionnels très fluctuant et remuant actuellement. Et pourtant ce sont des personnes qui travaillent sur elles depuis longtemps, qui sont sur ce chemin de conscience et dans l’accueil de ce qui se présente à elles.
Bien sûr des émotions on en a tous les jours. Mais c’est justement parce que j’ai la sensation qu’il y a quelque chose dans l’énergie du moment qui nous secoue et nous fait bien travailler en venant faire remonter ou émerger nos schémas, nos vieux « dossiers » et que les émotions en sont décuplées que j’ai décidé de vous faire un article sur ce sujet.
Alors commençons par la base. Les émotions c’est quoi ?
Les émotions sont comme un système d’alarme qui nous donne des indications sur notre état intérieur.
En réalité elles nous parlent surtout de nos besoins et elles influencent nos perceptions, nos comportements et notre physiologie.
A l’origine de l’émotion se trouve un déclencheur, soit interne, soit externe.
Prenons un exemple, si je me retrouve dans la jungle face à un lion, je vais avoir peur. Pourquoi ? Parce que j’ai un besoin de sécurité et qu’il s’agit de ma survie. On voit bien à travers cet exemple que l’émotion de peur, qui est souvent perçue comme négative, est en primordiale et a toute sa place dans cette situation. Sans elle nous ne nous mettrons pas à courir et nous aurions aucune chance de survivre.
Cela illustre parfaitement le bienfondé des émotions, cela nous montre qu’elles sont importantes et vitales pour nous.
Là où elles deviennent gênantes, c’est lorsqu’elles prennent des proportions trop grandes et qu’elles ne laissent plus la place à rien d’autre. Ou au contraire lorsque nous les refoulons systématiquement et que nous ne leur laissons plus de place du tout. Parce que dans les deux cas de figure nous de sommes plus dans l’action juste mais nous sommes dans la réaction. Et par conséquent nous sommes inconsciemment privés de notre libre arbitre.
Il faut savoir qu’aujourd’hui nous ressentons souvent la même peur que lorsque notre survie est engagée face au Lion, sauf que c’est dans des situations où notre survie n’est pas du tout mise en cause ! Vous voyez comment ça peut en devenir très gênant…
L’idée c’est donc plutôt d’accueillir l’émotion en conscience pour adopter un comportement adapté et juste et non plus en réaction à.
Notons que le terme émotion vient du latin « emovere » qui signifie « mettre en mouvement ». C’est donc un mouvement de vie et les accueillir revient à accueillir la vie en et autour de nous !
Si vous observer un arbre, vous pouvez voir qu’il est bien planté, que ses racines sont profondément ancrées dans le sol. Et en même temps, il ne lutte pas contre les éléments extérieurs. Lorsqu’il y a du vent ses feuilles et ses branches sont en mouvements. Elles se laissent porter dans le sens du vent. Il n’en reste pas moins bien ancré. Nous pouvons nous en inspirer. Lorsqu’une situation ou une émotion se présente à nous, on peut l’accueillir sans lutter, sans résister mais en conservant notre axe, notre ancrage. Si au lieu d’être dans l’accueil nous nous mettons à résister alors nous donnons encore plus d’emprise à cette force extérieure, à cette émotion.
« Tu n’as pas besoin de contrôler tes émotions. Les émotions sont naturelles, elles passent comme la météo qui change. Parfois c’est de la peur, parfois de la tristesse ou encore de la colère. Les émotions ne sont pas un problème. La clé est de transformer l’énergie de l’émotion en action constructrice » (Dan Millman – Le guerrier Pacifique)
Quelles sont les 6 émotions fondamentales que je peux vivre ?
- La joie : Elle est généralement déclenchée par la réussite, le succès et le plaisir. Elle montre que je suis en adéquation avec mes désirs et mes besoins. Elle favorise la créativité, l’ouverture, le partage, la mise en action.
- La tristesse : elle peut indiquer la perte, la séparation, le manque, l’échec. Elle est incontournable dans un travail de deuil. Je peux avoir besoin d’extérioriser ma peine, d’être écoutée, réconfortée. Mal vécue, elle peut amener à la déprime ou la dépression.
- La peur : elle est provoquée par un danger réel ou potentiel (l’inconnu, un souvenir…). Elle est signe que j’ai besoin de me protéger. De manière positive, elle incite à la prudence, à mieux se préparer pour faire face à une situation ou à demander de l’aide. Mal vécue, elle peut isoler, paralyser, favoriser l’attaque et l’agressivité ou encore la fuite.
- La colère : elle est généralement liée à un obstacle, une frustration, une injustice, une déception, l’impuissance. Elle indique que j’ai besoin de défendre mon territoire. Elle a besoin d’être extériorisée sans excès pour se » libérer » et éviter le non-dit afin de maintenir relation saine. Elle permet aussi le maintien de son intégrité. Mal vécue, elle peut aller jusqu’à la violence, les comportements « passifs-agressifs » (je retourne contre moi cette colère que je ne sais pas ou qu’on ne me laisse pas exprimer), ou le refoulement qui la fait s’exprimer au mauvais moment, contre la mauvaise personne.
- Le dégoût : il provoque des sensations psychologiques et physiologiques désagréables. Il nécessite souvent de se retirer de la situation.
- La surprise : elle est généralement liée à l’imprévu, l’inattendu et la nouveauté. Elle nécessite de prendre un temps de recul avant d’agir.
Et en pratique je fais quoi ?
1/ La première chose à faire c’est de prendre conscience de l’émotion qui me traverse et de la laisser vivre.
Laquelle est-elle ? A quel endroit de mon corps se situe-t-elle ?
Est-ce qu’elle se présente sous la forme d’un poids dans la poitrine ? de crispation au niveau de mes mâchoires ? de tension au nouveau de mes mains ? d’un mal au ventre ? d’une transpiration excessive ?…
Je ne le répéterai jamais assez, mais une pratique corporelle, telle qu’une balade dans la nature, un moment de méditation ou de danse, est toujours la bienvenue dans de tels moments (et pas que !) pour se recentrer et ouvrir un espace à l’intérieur de soi qui laisse la place à cet accueil et à cete introspection.
2/ Ensuite j’essaye d’identifier quel a été le déclencheur de cette émotion.
Était-ce une phrase qu’on m’a dite ? Une situation que j’ai vécue ? Une pensée qui m’a traversée ? Une appréhension ?…
3/ Puis j’identifie de quel besoin non comblé l’émotion vient me parler.
Est-ce un besoin d’être aimé(e) ? d’estime de moi ? d’être écouté(e) ? de justice ? de me reposer ? De nourrir ma créativité ? Qu’est-ce qui est important pour moi dans cette situation ?…
4/ Enfin je m’interroge sur le comportement à mettre en place pour nourrir ce besoin.
Qu’est-ce que je peux faire pour y répondre ? Quel comportement est adapté à la situation à laquelle je suis confronté(e) ? Aller partager un moment avec un ami ? Faire du sport ? M’accorder un temps de repos ? Me mettre à peindre ?…
« Sans émotion il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement » (Carl Gustav Jung)
Pour aller plus loin
Savez-vous que 90% des maladies ont une cause émotionnelle ?
Encore bien trop souvent, lorsque la maladie se présente on ne traite que le symptôme sans aller voir la cause… Cela revient à mettre un pansement et il y a de forts risques pour que le symptôme finisse par revenir. Si on veut mettre toutes les chances de son côté pour éliminer durablement ce symptôme, il est vivement conseillé, en complément du traitement d’urgence, d’aller chercher la source et donc d’aller voir du côté des émotions !
Je vous invite à visionner le documentaire « Heal » (diffusé actuellement sur Netflix) qui illustre parfaitement ces propos.
D’autre part, vous pouvez aussi visiter cet article qui présente de manière simple et illustrée le processus des émotions et nos réactions possibles face à elles.https://fannys.fr/le-droit-davoir-des-emotions/?fbclid=IwAR3pUHTzRHIf_eiPDcwpjr1KxRDoqz5Mdr1RgcPzvLSHHnVtHsPKojRkJm8

