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Cabinet de
Psychothérapie
Pauline DAVICO

Amour de soi et authenticité

amour de soi

On n’arrête pas de me dire qu’il faut que je sois professionnelle. Que je dois faire attention à ce que j’écris, que mes textes sont trop personnels ou trop sombres…
Mais qu’est-ce qu’être thérapeute sinon offrir sa présence avec toute son authenticité ? N’est-ce pas partager des cheminements, des prises de conscience, des questionnements avec l’élan du cœur ?
En tout cas, c’est la personne que je suis aujourd’hui et c’est le choix que je fais.
Et vous savez quoi ? En réalité, ce n’est même pas un choix… C’est quelque chose qui m’habite et même si j’essaye de faire autrement, je me retrouve toujours à écrire quelque chose de profond, quelque chose de « vrai ». Je me suis rendue compte de quelque chose hier soir. Enfin, j’en avais déjà en partie conscience mais j’ai réalisé que c’était encore bien plus profond. Je suis fascinée par l’inconscient. Enfin plutôt par l’exploration et la mise en lumière de l’inconscient. Je crois que c’est pour ça que je suis admirative de Jung…

Qu'est-ce que l'amour de soi ?

Il y a quelques jours, je me suis tout à coup sentie très lasse de lutter, très fatiguée de me battre contre moi-même. De retenir encore et encore les choses. J’avais cette vision depuis longtemps que s’aimer c’était ressentir des papillons pour soi-même dans le ventre, de s’apprécier, de se trouver belle, intéressante, avec de la valeur, de danser et de rire tout le temps
Et j’ai eu comme un éclair de « lucidité ». Je me suis dit que j’étais totalement à côté de la plaque ! Que cette vision de l’amour pour soi-même était vraiment faussée par mes croyances. J’étais encore impactée par mon histoire sur ce sujet et mon regard en était totalement biaisé.
Et si, plutôt, je commençais par accueillir tout simplement ? Par accueillir les situations qui se présentent à moi et ce que je vis intérieurement sans résistance, ni jugement ?

Finalement, est-ce que s’aimer ce n’est pas avant tout s’accueillir ? Accueillir ce qu’on est dans chaque instant sans aucun jugement, sans aucun avis ? Accueillir autant la tristesse, la colère, les pensées négatives que la joie et les pensées lumineuses… Laisser vivre tout ce qui nous traverse…

Sans se laisser totalement emporter et submerger mais sans le refouler et le mettre à distance comme si cela n’existait pas ou que ce n’était pas important. Si cela est présent en nous à cet instant, c’est que c’est important pour nous. En réalité ça nous donne un message.

Alors l’idée ce n’est pas de se demander « mais quel message cela me donne-t-il ? » avec notre tête, parce que si c’est elle qui traite la question avec rationalité, cela revient en fait à le mettre à distance. Oui c’est aussi ça mettre les choses à distance. Utiliser uniquement notre tête.
Parce que quand on est envahi par des choses irrationnelles telles que des émotions ou des croyances limitantes (« je suis nulle » je n’y arrivera jamais », etc), ce n’est pas dans notre tête que ça se passe en réalité, mais c’est dans notre corps, dans nos cellules et dans notre champs énergétique. Alors ça ne sera jamais la tête qui pourra réellement comprendre ce qui se passe et encore moins trouver des réponses.
La tête est un super allié… quand il faut résoudre un problème de math, quand il s’agit de réfléchir à une stratégie concrète pour monter un nouveau projet, quand on souhaite trouver des arguments pour convaincre son banquier… mais en aucun cas lorsqu’il s’agit d’accueillir son être et de s’aimer ! Ni d’aimer l’autre d’ailleurs !

Trouver l’équilibre donc. L’équilibre entre vivre les choses mais ne pas se laisser submerger jusqu’à une totale identification qui nous amènerait trop loin dans l’ombre sans pouvoir en revenir ou en s’épuisant pour le faire.

Je n’ai pas encore les réponses et les clés pour trouver cet équilibre. J’expérimente moi-même.
J’ai parcouru beaucoup de chemin ces dernières années. Je me suis sortie d’un état dépressif sévère. J’ai arrêté d’être transparente et de n’être que dans la survie au lieu de vivre. J’ai commencé à prendre ma responsabilité. J’ai transformé pas mal de croyances, comportements, et schémas. J’ai guéri certaines blessures. Je suis allée voir des ombres très profondes et j’ai commencé à y mettre de la lumière, même si je sais qu’il reste d’autres couches à explorer. Je me suis ancrée encore et encore et encore !! Par moment, j’ai rencontré mon être profond. J’ai vécu des expériences incroyables. Des moments de grande expansion, avec cette impression d’être ici et partout à la fois. J’ai fait des rencontres fabuleuses. Mais je visite encore souvent mes ombres.

Il faut savoir que plus on chemine, plus on est invité à aller en profondeur.

Et pour ma part, quand les ombres des grandes profondeurs se présentent à moi, j’ai encore peur de plonger parce que je crois que c’est là où j’ai du mal à trouver l’équilibre. Si j’y vais, j’ai tendance à plonger sans recul et à encore m’y perdre. Alors c’est pour ça que le contrôle revient ! Et pourtant ce n’est pas pour rien que la vie me présente toujours la même occasion d’y plonger. Toujours dans les mêmes ombres. Parce que l’évolution et la transcendance passent forcément par la mise en lumière de ses ombres.
Je sais je me répète mais c’est une des clés fondamentales. Certains trouvent ça chiant. D’autres me trouvent compliquée. Je comprends. Je respecte. Mais peu importe au fond. Parce que nous arrivons tous sur cette terre avec un « bagage » et nous avons tous des expériences singulières à y faire. C’est pour cela qu’il y a des choses qui nous dépassent totalement. Bien sûr nous avons toujours notre libre arbitre. Mais ça n’empêchera pas la vie de nous présenter encore et encore des situations identiques qui nous invitent à expérimenter ce que nous avons à expérimenter.

Comme le disait Carl Gustav JUNG :

(oui vous l’avez compris Jung est un peu mon idole quand il s’agit d’ombre et d’inconscient !)

"Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux mais en plongeant dans son obscurité. Par conséquent, confronter quelqu’un à sa propre ombre revient à lui montrer la lumière qui l’habite… Mais ce travail est souvent désagréable donc impopulaire"

Alors comment je m'aime ?

Je m’accueille en conscience. J’accueille ce qui me traverse et ce qui est présent en moi. Et j’essaye de trouver l’équilibre.
Je dirais que la formule serait peut-être :

  • Beaucoup d’observation (ce qui revient à l’accueil !)

Attention pas avec la tête mais avec notre corps et la conscience de notre être, à travers nos sensations, nos ressentis, nos émotions, nos intuitions. Pensez à utiliser tous vos sens. Ça sera aussi une manière d’apprendre à vous connaître car on n’est pas tous réceptifs de la même façon.

Par exemple, je constate que je ressens de la peur. Quelles sont ses manifestations physiques ? A quel endroit de mon corps se situe-t-elle ? Est-elle associée à une pensée qui tourne en boucle dans ma tête ? Qu’est-ce qu’elle vient me dire ? N’y a-t-il pas une autre peur plus profonde derrière ?

Vous pouvez aussi lire l’article sur les émotions ici.

Si je vous ai parlé de la peur dans l’exemple ci-dessus, ce n’est pas pour rien. Parce que souvent, on n’en a pas conscience, mais derrière un comportement qu’on adopte il y a de la peur.

Par exemple, je dis toujours oui alors que j’ai envie de dire non. Quand j’observe ce qui se passe en moi et ce que vient me dire ce comportement dans ces situations, je me rends compte qu’en réalité je fais ça parce que j’ai peur d’être abandonné(e).
Et en fait si je vais plus loin, je me rends compte que si j’ai peur d’être abandonné(e), c’est parce que j’ai peur de ne pas être aimé(e)
.
Et si j’ai peur de ne pas être aimé(e), c’est parce que je ne m’aime pas (suffisamment) moi-même.
La boucle est bouclée. On en revient toujours à l’amour de soi !

  • Une dose de « vivance »

C’est à dire de vivre vraiment ses sensations, ses émotions, tout ce qui est présent en nous. Mais toujours avec la prise de recul que permet l’observation ! Sinon le risque d’identification est grand.

  • Un soupçon de douceur et d’empathie pour soi-même

S’accompagner comme on accompagnerait un enfant pour qui on a beaucoup de tendresse.

Pour ma part, je crois que le puzzle s’assemble petit à petit. Je crois que ce que me dit aussi mon contrôle, c’est qu’il est temps de me laisser être ce que je suis, d’accepter d’aller vers ce qui me fait vibrer, vers ce qui m’appelle et m’attire. D’accepter d’aller encore plus explorer l’inconscient, au sens large. En dépit de tous les jugements extérieurs et intérieurs.

Et si le véritable lâcher prise était là ? Et si l’amour de soi résidait dans l’autorisation qu’on se donne soi-même à aller vers ce qui nous anime, sans aucune retenue ?

Si j’ai encore du mal à me laisser être aujourd’hui, c’est parce que j’ai encore peur du rejet. Et si vous avez tout suivi, c’est que j’ai peur de ne pas être aimée et donc que j’ai encore du chemin à faire sur l’amour  que j’ai pour moi… ben oui c’est pas pour rien que j’écris un article intitulé « amour de soi et authenticité » !

"Ce n’est pas le fait d'être aimé par quelqu'un qui guérit notre guerre intérieure, c'est d'être aimé par soi-même, de s'accepter, de la racine à la cime"

Pour aller plus loin

Je vous partage également ci-dessous un texte du livre « Au cœur du vivant » d’Isâ Padovani.
Je trouve que ce texte intitulé « les clefs de la grande libération »
illustre assez bien mes réflexions du jour.

Avec authenticité.
Pauline

Merci R. pour ces échanges qui permettent toujours plus de mouvement en moi, qui donnent plus de maturité et d’ampleur à mes cheminements et à mes prises de conscience.

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